Tout a commencé autour du grand port du nord de la France. Un trou grisâtre, balayé par le vent, appelé Le Havre.
Tant visuellement qu’au niveau de l’esprit qui y règne, Le Havre est en France ce qui se rapproche le plus de Liverpool, Détroit ou Newark (New Jersey) avec son lot de pétroliers, de raffineries, d’usines chimiques ou automobiles, d’entrepôts, de dockers etc …
C’est de là que vient LITTLE BOB, et pour ceux pour qui ces choses là ont de l’importance, sachez que l’histoire de LITTLE BOB est parsemée de tous les bons ingrédients du Rock ‘N’Roll.
BOB en connaît plus que quiconque en matière de rues et bas fonds. Cela fait un moment qu’il est sur le créneau, jouant dans les endroits les plus retirés, traçant la voie à mesure qu’il sillonnait le pays, tournant inlassablement comme si sa vie en dépendait.
Partout en Europe et surtout en Grande Bretagne (plus de 300 concerts), attirant à ses prestations les plus intraitables des rocks critiques qui se fendirent d’articles dithyrambiques sur le « hurleur d’un mètre soixante pas plus » et son « Heavy R’n’B » blanc. Ou peut-être s’agissait-il de « Hard Core Garage Pub Rock » ? Les hebdomadaires brittons « New Musical Express », « Sound » et « Melody Maker » allèrent jusqu’à le surnommer le « MC5 » ou « Dr Feelgood » français.
LITTLE BOB est un des pionniers du Rock français, à ne pas confondre évidemment avec le Rock EN français. En effet, à ce jour, Bob chante toujours en anglais, et ce depuis l’époque où le simple fait de s’exprimer aussi était au minimum un gage de qualité, distinction et swing par rapport à la variété française. Non pas que Bob n’aime pas la langue de Voltaire, mais il estime, en esthète de la musique qu’il aime, que c’est mieux ainsi !
LITTLE BOB voue un véritable culte à la façon de chanter des « vocalistes » du Rock et du Blues, de Little Richard à Howling Wolf ou Eric Burdon, qu’il a aujourd’hui rejoint dans le cercle des grands et, pour lui, brailler en anglais représente toujours un parti pris, un pacte délibéré, une révolte profonde contre les lois du « Show Biz » et les « quotas » des médias audiovisuels . Il sait évidemment que cela l’empêche de toucher et d’être suivi par un public plus important.
Avec sa voix qui hurle aux étoiles il chante le Rock et le Blues qui nous soulèvent la peau et tourmentent nos sens.
L’essentiel est là : une des plus belles voix du Rock qui balance comme personne des ballades poignantes et émouvantes, des Blues lancinants et des Rocks torrides.
Avec le temps son Rock a évolué vers une musique plus profonde, plus basique, plus près des racines, certainement moins speed et moins « bruyante », mais toujours aussi puissante et envoûtante.
A l’image d’un Bruce Springsteen ou un Neil Young, LITTLE BOB met en pratique une « certaine idée » du Rock’n’Roll, il a cet ingrédient magique qui fait la différence dans le coeur de ses fans : l’innocence, la ferveur, l’ingénuité et le pouvoir de l’émotion brute.
LITTLE BOB trouvera toujours des admirateurs spontanés partout dans le monde. Chaque concert et nouveau disque de Little Bob sont une bonne nouvelle, ne serait-ce que parce que, comme disent les sages, « chaque fois qu’un rêveur réalise son rêve, les autres rêveurs devraient le fêter ».
Crédit Photo : S. Déniel. 21/07/2005, Little Bob, Live @ Les Jeudis du Port, Brest.
ALBUMS STUDIOS (sélection)
1978 : High Time, Crypto
1980 : Light of my Town, RCA
1993 : Lost Territories, EMI Ecouter
2002 : Libero, Dixiefrog
2006 : Ringolevio, Mercury Ecouter
2012 : Break Down the Walls, Dixiefrog
Little Bob sur You Tube (Clip)
Crédit photo : EF. Figie